Fermes aquaponiques : Les Nouvelles Fermes lève 2 M€
« Pauline » est née discrètement en 2019. Sa sœur sera baptisée « Odette » et s’étendra prochainement sur 5.000 m2. Derrière ces patronymes se cachent les fermes aquaponiques de la startup bordelaise Les Nouvelles Fermes. La jeune entreprise vient de boucler un tour de table de deux millions d’euros, appuyé par ADI Nouvelle-Aquitaine, pour passer à l’échelle supérieure.
Produire des légumes et du poisson, de façon durable et responsable, au plus près des consommateurs : voilà en quelques mots le concept de la startup bordelaise Les Nouvelles Fermes. L’entreprise ambitionne plus largement de proposer une alternative plus vertueuse que l’agriculture intensive classique éloignée des foyers de consommation. Elle mise pour cela sur les circuits courts et sur l’aquaponie. Ce système de culture en circuit fermé associe l’élevage de poissons en symbiose avec la culture de végétaux, sans engrais de synthèse, sans traitement chimique, ni antibiotiques.
Pour prendre ses marques, tester son concept et apprendre : voilà quel était l’objectif de la ferme aquaponique lancée en 2019 à Lormont, sur la rive droite de la Garonne à proximité de Bordeaux. Baptisée « Pauline », elle produit annuellement 20 tonnes de produits frais et 2 tonnes de truites arc-en-ciel. Cette serre de 1000 m2 emploie aujourd’hui trois personnes et commercialise sa production en direct dans un rayon de 10 km à destination des restaurants, des détaillants, des circuits courts et des supermarchés.
L’une des plus grandes fermes aquaponiques d’Europe
Ce premier pas s’avère donc réussi pour l’équipe qui est à l’origine du projet : Laura Gaury, Thomas Boisserie, Clément Follin Arbelet, Paul Morel et Edouard Wautier, associés à Lionel Moreau. Les Nouvelles Fermes s’est donc engagée dans un second projet. Baptisé « Odette », il sera localisé à Mérignac, à l’Ouest de Bordeaux, sur 5000 m2. Elle doit permettre l’embauche de 17 personnes supplémentaires. Ce sera l’une des plus grandes fermes aquaponiques d’Europe.
Pour la startup, accompagnée par la Pépinière éco-créative des Chartrons, « les objectifs sont clairs : valider un modèle d’exploitation pour ensuite le reproduire à proximité immédiate des grands centres urbains de France et d’Europe, avec la possibilité de revaloriser du foncier délaissé, tout en créant des vocations agricoles. » Les Nouvelles Fermes veut d’une certaine manière revenir à la tradition maraîchère implantée à la lisière des villes, à proximité immédiate des foyers de consommation.
Produire en circuit court et sans chimie de synthèse
« L’aquaponie est une agriculture intensive sans chimie de synthèse, sans phytosanitaires, résolument optimiste, qui apporte une solution concrète à la nécessaire révision de nos pratiques agricoles. Pas d’avenir sans rentabilité. C’est pour cela que nous avons depuis 2019 discrètement travaillé pour arriver à un modèle duplicable à plus grande échelle qui soit très économe en eau et en énergie », résume Thomas Boisserie, président de la startup.
« Paulette était notre pilote et nous a permis de faire un paquet d’erreurs, sourit-il. Notre difficulté est que même si l’aquaponie est une agriculture millénaire, il y a très peu de capitalisation scientifique sur ce type d’agriculture. Il nous a fallu beaucoup de recherches et d’expérimentations pour trouver des semences adaptée à l’aquaponie, le bon matériel, etc. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur notre manière d’expliquer ce que l’on fait, notre agriculture ni bio, ni conventionnelle, à destination de la grande et moyenne distribution, du grand public, de la restauration… »
2 M€ levés pour un nouveau projet à Mérignac
Afin de concrétiser le projet « Odette » et de démarrer sa construction fin 2021, Les Nouvelles Fermes a bouclé une levée de fonds de 2 millions d’euros avec l’appui de l’agence de développement et d’innovation ADI Nouvelle-Aquitaine et sa plateforme Fundmeup. Ce tour de table associe le fonds d’investissement régional IRDI, des business angels, la Banque des Territoires, le Crédit Agricole Aquitaine et le CIC.
« Produire en circuit court et de manière durable est une demande de plus en plus forte des consommateurs. Après une unité pilote prometteuse, “Les Nouvelles Fermes” porte un plan ambitieux sur la métropole de Bordeaux. Nous avons été séduits par la vision et la complémentarité de l’équipe, autant d’atouts pour porter le développement de cette jeune société en Nouvelle-Aquitaine et au-delà », explique Mathieu Goudot, directeur de participations d’IRDI Capital Investissement.
Des capteurs et un ERP avec Orange
Les Nouvelles Fermes annonce également « avoir signé un partenariat stratégique avec Orange afin de développer le modèle technologique qui sera déployé dans ses futures fermes ».
« Nous ne sommes ni low tech ni high tech, on serait plutôt light tech, complète Thomas Boisserie. Un des enjeux de notre projet est de créer du savoir paysan pour anticiper les aléas et améliorer notre capacité à produire sainement. Nous allons donc travailler avec Orange pour développer un réseau de capteurs air et eau afin de remonter de la donnée et bâtir un ERP d’aide à la décision. »
Pour les curieux qui s’intéressent à la raison de ces prénoms anciens données aux fermes, Thomas Boisserie livre également la réponse : ils ont été donnés en l’honneur de femmes proches du milieu agricole, qui ont aidé les fondateurs et ont été importantes dans leur vie.
Les services de La French Tech Bordeaux
# Dans le cadre du programme French Tech Central, le service levées de fonds d’ADI Nouvelle-Aquitaine propose tous les mois des RDV individuels aux startups qui s’engagent dans une ouverture de capital. Vous êtes une entreprise innovante et vous planifiez un tour de table dans les prochains mois ? Prenez RDV ici en moins d’une minute. C’est gratuit et ouvert à tous !
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