Dipongo change de modèle et lance son crowdfunding
Le confinement aura eu un impact majeur sur le développement de Dipongo. La startup bordelaise est à l’origine d’une application mobile s’adressant aux enfants de 4 à 8 ans. Ces derniers se retrouvent immergés dans des univers imaginaires peuplés d’animaux attachants. La spécificité de Dipongo est de mélanger le numérique au jeu traditionnel : l’enfant ne doit pas rester passif mais au contraire s’impliquer, dessiner, construire… pour que l’histoire avance. Fondée par Emmanuelle Gras et Marion Péret, accompagnée par Unitec, la jeune pousse ne se revendique pas comme appartenant au mouvement EdTech au sens strict : « Nous sommes sur de l’apprentissage indirect, ludique, de petites notions pédagogiques », précise le duo.
Pendant le confinement, Dipongo a rendu son application gratuite. 30.000 téléchargements plus tard, cette période a profondément bouleversé la stratégie de développement de l’entreprise. « Notre chiffre d’affaires provenait du marché BtoB avec des chaînes d’hôtels tels qu’Ibis, des restaurants… Ce marché a été stoppé par la Covid-19 et le confinement. Il nous a donc fallu nous réinventer, poursuit Emmanuelle Gras. On pivote, en s’orientant clairement vers le marché BtoC en nous appuyant sur la demande de notre communauté d’utilisateurs. Le BtoB a été gelé à l’exception de quelques clients. Ce pivot nous demande une mutation profonde, une nouvelle organisation, et nous amène à préparer une levée de fonds importante. »
Dans l’immédiat, Dipongo a initié une campagne de financement participatif sur la plateforme KissKissBankBank. Ce crowdfunding est l’occasion d’annoncer la sortie de la nouvelle application de la startup et le lancement d’une offre d’abonnement. Ce dernier offrira de nouveaux univers graphiques ainsi qu’un carnet « physique » que les jeunes aventuriers recevront à domicile. Les histoires évolueront et inciteront à recommencer le jeu. A ce jour, l’opération de crowdfunding est extrêmement réussie avec près de 700 abonnements pré-commandés.
Dipongo prépare également une offre spécifique à destination des enseignants, à hauteur de 40 euros par an, proposant de nouvelles histoires. Un manuel pédagogique digital sera envoyé en complément. Le tout a été testé dans des écoles pilotes suisses.
De nouvelles fonctionnalités et une diversification
Sans attendre, la pépite bordelaise travaille également sur de nouvelles fonctionnalités. La prochaine version de l’application intègrera notamment de la reconnaissance vocale, permettant à l’enfant de l’impliquer encore davantage, de recueillir ses préférences et de personnaliser les histoires en fonction. « On y va progressivement, sourit Emmanuelle Gras. De nouvelles fonctionnalités arriveront au fur et à mesure des mises à jour de l’application. » Dipongo travaille en particulier sur un prototype en réalité augmentée mais se méfie « de l’effet gadget : le but final est de servir le jeu et l’expérience vécue par l’enfant, pas de servir de démonstrateur technologique. »La campagne de financement participatif servira de socle à une levée de fonds plus conséquente destinée à financer le développement BtoC ainsi que la diversification de Dipongo. Un premier jalon a été franchi avec la sortie d’un livre physique reprenant l’univers graphique de la startup. Tous les exemplaires mis en rayon à la librairie bordelaise Mollat ont été écoulés. Il s’agit maintenant de le rééditer et d’avancer sur le projet de coffret créatif de découverte qui permettra à Dipongo de mettre en avant la marque chez les distributeurs physiques.
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