Comment Cog Engines aide les robots à apprendre
Imaginez-vous face à un tas de centaines de petites pièces mélangées. Votre mission ? Les séparer, les trier et les positionner sur un plateau avec une grande précision. Fastidieux, non ? Regardez maintenant comment Cognitive Engines résout le problème :
Cognitive Engines n’est pas un fabricant de robots. En revanche, la startup bordelaise est capable de doter les robots industriels d’un algorithme propriétaire. Petit à petit ces robots vont interagir avec les opérateurs sur les lignes de production et entrer dans un processus d’apprentissage jusqu’à réussir la tâche qui leur incombe.
C’est ce qui se passe chez EMS Proto, dans l’exemple présenté plus haut dans la vidéo : il s’agissait, chez ce spécialiste du prototypage de cartes électroniques en petites séries, de trier des tas d’objets désordonnés et de les aligner sur des plateaux qui entrent ensuite dans des machines d’assemblage à haute vitesse. Le tout avec une précision de moins d’un millimètre. Cognitive Engines a ainsi équipé des robots industriels capables de déplacer leur bras à 5 mètres / seconde.
Un algorithme inspiré de l’apprentissage des animaux
L’inspiration de Cognitive Engines repose… sur la manière dont les animaux apprennent. « J’étais ingénieur dans une société installée sur la technopole Montesquieu, près de Bordeaux, lorsque j’ai commencé à m’intéresser à l’intelligence artificielle. J’ai me suis documenté, j’ai regardé comment les réseaux de neurones pouvaient être entraînés, comment se déroulait le renforcement, etc. Et j’ai cherché à comprendre comment les animaux apprenaient rapidement », explique Sébastien Lissarre, CEO de Cognitive Engines et ingénieur ENSEIRB-Matmeca.
Tous les possesseurs de chiens le savent : la récompense est un formidable moyen pour accompagner l’apprentissage des canidés. Sébastien Lissarre l’a également appris avec son compagnon à pattes. Rien de surprenant, donc, si les robots équipés par Cognitive Engines fonctionnent eux aussi à la récompense.
« On est calé sur le biomimétisme et le renforcement. L’opérateur sur la ligne de production va montrer quoi faire. Le robot va l’observer puis chercher à reproduire et affiner le geste. Lorsqu’il réussit, l’opérateur va le « récompenser » avec le bouton vert, s’il se trompe ce sera le bouton rouge. L’algorithme va se créer une sorte de bibliothèque d’exemples dans lequel il va aller puiser lorsque plusieurs événements s’enchaînent. Si des variables apparaissent, le robot peut se tromper en rapprochant son action d’une ligne chronologique d’événements passés. Mais plus il va répéter les tâches, plus il sera corrigé, et meilleur il sera. »
Les applications sont multiples : manipulation de charges lourdes, réduction de temps de changements entre séries, etc. Multiplateforme, l’algorithme peut fonctionner sans connexion internet ni serveur distant. Surtout, et c’est aussi ce qui fait son intérêt : les opérateurs sur site de production n’ont ni à entrer la moindre ligne de code, ni à piloter d’interface complexe. Une simple démonstration du geste à effectuer suffit.
Un 2e contrat signé et une levée de fonds
Les choses s’accélèrent désormais pour Cognitive Engines et ses trois cofondateurs. EMS Proto a été le premier client de l’entreprise, en fin d’année dernière. Sébastien Lissarre a justement rencontré son équipe à la technopole Montesquieu. Si les bureaux de Cognitive Engines sont installés au sein d’1kubator à Bordeaux, qui l’accompagne, le pôle technique de la startup est hébergé par EMS Proto dans ses locaux. Cognitive Engines vient tout juste de conclure son second contrat avec un acteur dont l’identité reste encore confidentielle, qui a signé pour un poste cobotique + IA complet.
Parallèlement, les trois fondateurs explorent un autre secteur que l’univers de l’industrie : le jeu vidéo. « Chaque personnage de notre catalogue est équipé de notre technologie d’IA qui reproduit le fonctionnement de la mémoire épisodique et sémantique du cerveau. En sélectionnant un des comportements de base dans notre catalogue, les développeurs de studio de jeux vidéo peuvent les configurer selon leurs besoins, puis les téléchargent directement dans leurs jeux vidéo. De cette manière, le temps de développement de chaque personnage est réduit, de même que les coûts associés, et chaque personnage est de plus doté d’une réelle capacité de mémoire et d’interaction », précise Cognitive Engines.
Les trois cofondateurs de la startup bordelaise se sont également engagés dans une levée de fonds pour accélérer leur développement. Sébastien Lissarre, Camille Beaumian et Ulysse Michon espère mobiliser 400.000 euros lors de ce tour de table d’amorçage.
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