Pony lève 23 M€ en série B pour déployer 30 000 vélos et trottinettes partagés
Pony développe un service de location de vélos et de trottinettes électriques en libre-service dans les grandes villes de France et désormais de Belgique. La startup, très implantée à Bordeaux, annonce avoir bouclé une série B de 23 M€ pour soutenir la croissance de l’entreprise et lui permettre de déployer plus de 30 000 vélos et trottinettes partagés dans 40 villes d’ici 2 ans.
Cette levée a été réalisé auprès de Blast.Club, ADEME Investissement, Colam Impact, La Poste Ventures (opéré par XAnge), Smart Lenders Asset Management et avec la participation des investisseurs historiques (Xplore by Épopée Gestion, DEMETER et NACO).
Depuis son dernier tour de table, en 2023, Pony a ouvert plusieurs grandes métropoles en France et en Belgique et propose aujourd’hui son service dans 21 villes (multiplication par 7 en quatre ans). Nice, Bordeaux, Tours, Limoges, Perpignan ou encore le Pays basque ont fait confiance à l’entreprise bordelaise pour les accompagner dans la mise en place de ces nouveaux services de mobilité et ainsi accélérer la transition écologique des transports.
Pony est ainsi devenu l’acteur de référence des villes françaises : 100% des villes s’équipant pour la première fois dans les 24 derniers mois ont choisi Pony comme partenaire. Au-delà de la confiance des élus, Pony a démontré l’utilité et la popularité des trottinettes et des vélos en libre-service dans une diversité de territoires. Dans des villes à taille humaine comme Bourges, dans des territoires touristiques comme la côte basque ou dans de grandes métropoles comme Nice ou Bordeaux, les trottinettes et les vélos pony rencontrent un véritable succès. Au cours des six derniers mois, plus de 300 000 utilisateurs ont ainsi enfourché un pony pour se déplacer.
« Contrairement à nos concurrents, centrés sur les mégalopoles internationales, Pony a choisi de se concentrer sur les grandes villes françaises, en développant une offre sur mesure, adaptée à leurs besoins. Notre service enrichit les solutions de transports alternatives, en complétant efficacement les transports en commun, tant géographiquement qu’en termes de plages horaires. Cette stratégie est un succès : nous captons la quasi-totalité de la croissance du marché, et toutes les villes ayant lancé un service ces deux dernières années ont choisi Pony comme partenaire », indique Paul-Adrien Cormerais, cofondateur et président de Pony.
Tripler la flotte au cours des deux prochaines années
Une stratégie de croissance focalisée sur l’Hexagone que le leader français souhaite poursuivre et intensifier avec ce nouveau tour de table. Avec une structure actionnariale 100% française, le soutien de deux investisseurs publics (ADEME investissement et le fonds régional NACO) et d’une entreprise publique (Groupe La Poste), Pony vise désormais la conquête de l’ensemble des villes françaises de plus de 50 000 habitants.
« En visant les zones dans lesquelles la densité de population rend complexe la mise en place de transports publics massifiés, Pony a un réel impact sur la démotorisation en développant la pratique du vélo. La France est à la traîne par rapport à ses voisins européens (3% de part modale pour le vélo vs 7% en moyenne pour les pays de l’UE). Nous comptons donc sur Pony pour augmenter significativement ce chiffre », explique Karine Mérère, directrice générale d’ADEME Investissement.
L’objectif est ainsi de tripler la taille de sa flotte pour atteindre près de 30 000 vélos et trottinettes partagés d’ici début 2027. Cette série B de 23 millions d’euros, composée de 13 millions d’euros en fonds propres et 10 millions de financement en dette infrastructure, vient appuyer cette stratégie.
Le financement en dette infrastructure est une première pour une entreprise de mobilité partagée en France. Habituellement réservé aux marchés de grande maturité, la poche de dette structurée négociée auprès de Smart Lenders Asset Management confère à Pony une force de frappe inégalée avec l’accès à une source de financement non dilutive pour soutenir durablement sa croissance.
« Le deal avec Pony est unique en son genre. Le type de financement que nous leur accordons est habituellement réservé à de grands groupes ou à des projets d’infrastructures bien connus comme des autoroutes ou des trains. Chez SLAM, nous aimons les innovations qui marchent, et c’est le cas de Pony : leurs performances financières et leur rentabilité dans chacun de leur marché nous ont donné envie de participer à l’aventure ! », ajoute Erich Bonnet, président de Smart Lenders AM.
« Avec 32% des émissions en France, le secteur des transports est le premier émetteur de CO2, et c’est celui auquel nous nous attaquons en déployant nos services à grande échelle et sur tout le territoire. Cette nouvelle levée de fonds et l’engagement de Smart Lenders Asset Management à nos côtés vont nous permettre de tripler la taille de notre flotte et d’équiper un maximum de villes françaises dans les prochains mois », indique Clara Vaisse, cofondatrice et directrice générale de Pony.
Rapatrier la production de ses vélos en Europe
Ce nouveau tour de table vise aussi à renforcer la stratégie industrielle de Pony et ses capacités de recherche et développement. L’une des principales forces de l’entreprise réside en effet dans son vélo à assistance électrique. Développé en interne, dans les bureaux de l’entreprise situés à Angers, Bordeaux et Paris, le Double Pony est le premier vélo à assistance électrique deux places conçu pour le partage. Il est aujourd’hui fabriqué à Taïwan. Pony souhaite accélérer le rapatriement de leur production dans l’Union européenne.
Engagée dans la démarche de réindustrialisation avec l’achat de batteries françaises au fabricant bordelais Gouach, Pony a ainsi pour objectif de fabriquer 100% de ses vélos en Europe d’ici juin 2025. L’objectif est de bâtir un tissu industriel autour de son service pour accélérer les cycles d’innovation et proposer dans les prochains mois de nouveaux modèles.
« Pony est l’une des entreprises de mobilité partagée les plus innovantes. D’une part, dans son approche de déploiement qui n’est pas concentrée uniquement sur les grandes capitales européennes, Pony est capable de s’inscrire dans les stratégies de mobilité de la plupart des métropoles en France. D’autre part, par son approche produit : son vélo deux places, la technologie solo qui équipe ses trottinettes et les nombreux services au sein de son application sont autant d’éléments qui lui donnent une forte avance sur ses concurrents. Enfin, la fabrication de ses vélos en Europe lui permettra de marquer un peu plus sa différence tout en réduisant son bilan carbone. Une démarche que nous avons souhaitée soutenir, en entrant au capital ! » précise Marie-Capucine d’Epenoux, présidente de Colam Impact.
Pony poursuit sa vision participative avec Blast.Club
Pony a construit sa croissance autour d’un modèle participatif unique nommé Adopt a pony. Chaque vélo et trottinette disponible en libre-service appartient à un habitant, qui récupère une partie des gains générés à chaque trajet. Pony s’occupe de son côté de toute l’exploitation : la logistique, la recharge et l’entretien. Plus de 2 000 particuliers ont ainsi acheté un vélo ou une trottinette au cours des dernières années : un modèle qui a non seulement permis à l’entreprise de bénéficier d’ambassadeurs locaux mais également de réaliser moins de levée de fonds que ses principaux concurrents.
Cet ADN participatif se retrouve dans cette nouvelle levée de fonds avec la prise de participation du Blast.Club (club d’investissement privé fondé par Anthony Bourbon).
« Ce qui est impressionnant avec Pony, c’est la manière dont ils ont réussi à grossir. Dans leur secteur, des boîtes ont levé 3 ou 4 fois le montant de leur chiffre d’affaires. Eux, c’est l’inverse : avec peu, ils ont réalisé beaucoup. C’est ce qui nous a convaincu d’impliquer la communauté Blast. dans l’aventure ! L’ADN participatif de Pony a ensuite résonné avec la nôtre puisque des centaines de membres ont investi dans Pony », ajoute Anthony Bourbon, fondateur et CEO du Blast.Club.
Une stratégie d’intégration avec les transports en commun
Au cours des derniers mois, Pony a diversifié son champ d’action en travaillant avec les grands groupes de transport public. L’entreprise française est ainsi la première entreprise de vélos partagés sans station à être intégrée dans des délégations de service public, comme à La Roche-Sur-Yon où Pony est partenaire de RATP Dev.
Alors que 70 % des utilisateurs Pony sont abonnés aux transports en commun, et que plus de la moitié utilisent également le service en complément du bus ou du tram, la startup a pour intention de continuer à développer des partenariats pour faciliter la complémentarité entre les transports en commun et les vélos et trottinettes partagés.
« Nous sommes heureux de participer, grâce à ADEME Investissement, à cette belle aventure industrielle française. Cette pépite contribue, par son offre croissante de vélos et de trottinettes partagés, à faciliter les mobilités douces pour nos concitoyens dans de nombreuses villes. Acteur économique engagé, Pony participe également au développement du tissu économique angevin et, à travers sa volonté à rapatrier l’assemblage des vélos en France, à la stratégie de relocalisation portée par le Gouvernement », complète Sylvain Waserman, président de l’ADEME.
Une collaboration stratégique avec La Poste sur la partie logistique
La Poste Ventures prend également part à ce tour de table avec l’ambition d’accompagner Pony pour la partie logistique de la gestion de ses flottes. Un premier projet pilote a notamment été lancé à Tours : les agents du groupe public y effectuent des missions de recharge et de déplacement des vélos à assistance électrique Pony.
« Le groupe La Poste est l’un des principaux acteurs de la mobilité en France avec des projets d’ampleur à l’image de Véligo en Île-de-France. Notre prise de participation dans Pony s’inscrit dans la même dynamique, en mettant le savoir-faire logistique du groupe au service des vélos et trottinettes partagés« , conclut Zola, André, Jr. Bahoumina, directeur stratégie La Poste.
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