Nfinite lève 15 M$ pour accélérer aux Etats-Unis
Basée à Bordeaux Nfinite annonce avoir bouclé une levée de fonds de 15 millions de dollars, menée aux Etats-Unis. Discrète, la startup née sous le nom d’Hubstairs a complètement réinventé son modèle pour s’imposer comme un spécialiste du e-merchandising. Nfinite permet aux e-commerçants de créer, rapidement et facilement, des visuels immersifs dopant leur attractivité auprès des consommateurs. La société prévoit plus de 70 recrutements cette année.
Le nez dans le guidon, Alexandre de Vigan en viendrait presque à s’excuser : « On a une agence de relation presse aux Etats-Unis, qui a fait un communiqué en anglais qui a été bien repris par la presse américaine, mais ici en France on n’a pas fait de communication particulière. » Et pourtant, le centre de gravité de Nfinite est bien installé en bord de Garonne, quartier Stalingrad, même si l’essentiel de sa clientèle est américaine.
« On est fier d’être bordelais et très ancré ici », affirme pourtant le CEO fondateur de la société. Nfinite s’apprête à dépasser la centaine de collaborateurs entre Bordeaux, Paris et les Etats-Unis. Et pas moins de 70 recrutements sont envisagés cette année !
L’image 3D pour mettre en scène les produits
La startup bordelaise vient de boucler une très belle levée de fonds en série A de 15 millions de dollars. L’opération a été menée par US Venture Partners, avec pour objectif d’accélérer la croissance de l’entreprise sur le marché nord-américain.
Née sous le nom d’Hubstairs, Nfinite a complètement revu sa proposition de valeur initiale pour adresser de nouveaux marchés, en capitalisant sur sa technologie pour pivoter. « Nous avons commencé dans le domaine des CGI pour l’immobilier, permettant de générer des images 3D de biens immobiliers avant travaux et aménagements. Nous avons très rapidement arrêté car c’était difficilement scalable : tous les intérieurs sont différents et le marché français de l’immobilier est très fragmenté. Nous avons donc étudié les possibilités autour de l’image 3D et avons pris la décision de nous tourner vers le e-commerce. Ce pivot s’est réalisé grâce aux partenariats noués avec des fournisseurs de meubles : Conforama, But, Ikea qui souhaitaient mettre en scène leurs produits… C’est là que nous avons décollé. »
Le Covid redistribue les cartes
Nfinite recrute alors une vingtaine de développeurs. « En 2019, ça s’est envolé, poursuit Alexandre de Vigan. Mais le Covid est arrivé. On s’est rendu compte qu’on avait une super techno mais qu’on était dans la case « nice to have », pas essentielle aux yeux des clients. Il fallait revoir le modèle économique. On a donc bridgé la boîte, et basculé sur un modèle de plateforme SAAS. »
Hubstairs devient alors Nfinite en janvier 2021 : « On s’est positionné clairement sur le e-merchandising avec une plateforme aidant les opérationnels à créer facilement des visuels de produits en ligne, sans aucune compétence technique ou graphique préalable. Il n’y a plus besoin d’un studio photo, du matériel qui va avec… Notre technologie permet de générer des visuels 3D et de contextualiser les produits dans un environnement graphique, ce qui booste nettement les achats des internautes. On s’est clairement déverticalisé, en adressant tous les secteurs à l’exception de l’univers de la mode. »
Nfinite prend alors de la vitesse : « Le contexte était hyper porteur, enchaîne Alexandre de Vigan. Le Covid a entrainé une virtualisation du commerce et une crise de la logistique : les commerçants n’avaient plus les produits en stock donc ils ne pouvaient plus les photographier. Facebook a changé de nom pour Meta, et le métaverse, c’est de la 3D. Google a dans le même temps annoncé commencer à indexer les visuels 3D des sites. »
Une 3D plus facile, plus immersive et moins chère que la photo
Fin décembre 2021, Nfinite compte 70 % des clients et 90 % de ses prospects aux Etats-Unis.
« On a signé trois des cinq plus grands retailers au monde, désormais l’objectif est de devenir un standard, le Canvas du merchandising, poursuit Alexandre de Vigan. On y a pris beaucoup de portes dans la figure, mais on a appris de nos nombreuses erreurs en cherchant à répondre à une vraie difficulté rencontrée par les acteurs du merchandising. Notre technologie ne garantit pas une meilleure qualité graphique qu’une photo, mais elle offre la possibilité de créer plus de visuels, plus rapidement, pour moins cher. Elle génère un sentiment d’immersion beaucoup plus important pour l’internaute grâce à la 3D, ce qui booste la commercialisation du produit. Parallèlement, nous cultivons d’autres spécificités : on s’intéresse aux catalogues de produits immenses, de plusieurs milliers voire millions de produits, et on fait du merchandising, du marketing, on n’est pas fournisseur de technologie comme Oculus par exemple. »
Nfinity compte maintenant recruter plus de 70 personnes : la startup recherche des profils tourné technologie, customer success, commerce, marketing.
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