Toopi Organics obtient 3,8 M€ pour recycler l’urine humaine
Basée à Loupiac-de-la-Réole à quelques kilomètres de Bordeaux, Toopi Organics continue à franchir les étapes au pas de course. La biotech collecte et transforme l’urine humaine en produits fertilisants. Elle annonce avoir obtenu une aide de 3,8 millions d’euros sur cinq ans de la part de l’Ademe.
Toopi Organics a pour objectif de transformer l’urine humaine en alternative aux engrais agricoles. Labellisée par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, la jeune entreprise girondine enchaîne les bonnes nouvelles. Il y a quelques semaines, elle annonçait avoir été retenue pour installer des urinoirs sans eau lors des Jeux olympiques de 2024 à Paris, a minima dans un des bâtiments. Cette fois, Toopi Organics dévoile avoir décroché un important financement.
Dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt de Contrat à impact, l’Agence Nationale de l’Environnement et de la Maîtrise d’Energie (Ademe) va lui flécher une enveloppe de 3,8 millions d’euros sur cinq ans. En contrepartie, Toopi s’engage ainsi « à créer une filière de recyclage de l’urine, en s’appuyant sur des fabricants de toilettes, des bureaux d’études, des installateurs (BTP) et des collecteurs », explique l’entreprise. « L’objectif est de créer et de sécuriser des emplois locaux et non délocalisables tout en facilitant la transition écologique. En ce qui concerne la filière agricole, Toopi Organics pourra proposer des produits fertilisants moins chers et aussi efficaces que les engrais chimiques d’origine minérale. »
Collecter plus pour fertiliser davantage
Fondée en 2019, la jeune pousse a développé un procédé microbiologique innovant. Elle a ensuite créé sa propre usine pour transformer l’urine humaine en fertilisants. Toopi commercialise ces derniers auprès des coopératives agricoles et des fabricants d’engrais.
« Notre procédé permet de cultiver des bactéries à grande échelle capables, par exemple, de fixer l’azote atmosphérique, afin de remplacer les engrais azotés issus de ressources fossiles. Testé en champs dans une dizaine d’études, le premier produit Toopi a montré une efficacité agronomique similaire aux engrais de synthèse, et ce avec un coût inférieur pour l’agriculteur », explique Pierre Huguier, responsable scientifique et cofondateur de Toopi Organics.
L’enjeu est désormais de collecter des volumes importants d’urine humaine. La jeune pousse propose ainsi deux types de toilettes : des urinoirs fixes (féminins et masculins) et des toilettes à séparation. Toopi Organics a commencé à les installer dans des collèges, lycées, dans un stade ou encore dans une entreprise. Parallèlement, elle la collecte également dans d’autres lieux tels que les laboratoires d’analyse médicale. Dans son viseur : les stations-services, les écoles… et plus largement tous les lieux qui accueillent du public.
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